Préambule

Nos fourgons aménagés industrialisés, font un certain poids et même un poids certain au point d’être aux limites admissibles par la suspension avant même que nous ayons atteints la charge maximale.

Il s’ensuit que les lames de ressort qui assurent la suspension arrière se retrouvent inefficaces car la caisse du fourgon repose sur l’essieu avec l’écrasement permanent des butées caoutchouc en jouant sur la tenue de route, le confort et l’usure accélérée des pneumatiques.

Que faire ?

Il y a au moins 3 alternatives pour corriger le problème : ajouter une lame de ressort de chaque côté pour durcir la suspension, remplacer les butées caoutchouc par des autres plus longues et plus souples pour relever le fourgon et redonner du travail aux lames et enfin remplacer les butées par des coussins gonflables qui permettent de modifier le réglage à la demande.

Principe de fonctionnement

Au niveau de la suspension, on vient intercaler un coussin gonflant dans le cintre de la lame de ressort, entre la caisse et l’essieu. Comme un matelas, le coussin amorti les oscillations de l’essieu et en jouant sur la pression, on peut modifier la hauteur du coussin ainsi que sa dureté et ce indépendamment sur chaque roue arrière.

Un petit compresseur assure la production d’air sous pression et un tableau de commande envoie l’air vers chaque coussin via un clapet anti-retour, une valve permet le dégonflage et un manomètre indique la valeur de chaque côté.

Dans le kit choisi, la pression minimum est de 0,5 bar, la maximum 7 bars mais en pratique on utilisera une valeur de 1 à 2 bars pour avoir un bon compromis entre hauteur et souplesse de la suspension.

Le système permet également de corriger l’assiette du véhicule à l’arrêt pour éviter d’utiliser des cales lorsqu’on est en sauvage ou sur la voie publique.

Matériel

Un kit TIMPRO pour Fiat Ducato (430 €) comprenant :

• 2 coussins Rubena Diamètre 170 avec fixation hautes et basses
• 1 compresseur 12v pré-câblé
• 1 tableau de commande X250 (Adapté au Fiat Ducato)
• Un ensemble de raccords et valves anti-retour pré-assemblées
• 2 rouleaux de tuyau d’alimentation en air
• 1 gaine de protection et colliers de fixation

Parmi les avantages de ce kit, il faut mentionner le prix intéressant, les raccordements d’air sur le haut des coussins (reste fixe par rapport au châssis) et la partie haute ne nécessitant pas de modification des pattes de fixation des flexibles de frein.

Réalisation

On commencera par caler les roues avant du véhicule (et laisser en première ou en marche arrière sur terrain plat puis on montera l’arrière sur chandelle pour que les roues ne touchent plus le sol en utilisant les points d’appui prévu pour le cric. (A l’avant des fixations des lames de ressort)

On peut également opérer un côté à la fois en commençant par le côté droit puisqu’on terminera par le compresseur et le tableau de commande qui est à gauche.

On pourra accéder à la butée, libérée de la contrainte du poids du véhicule et la dévisser en utilisant un burin émoussé pour la débloquer avant de finir à la main même si cela n’a pas été facile dans mon cas.

On viendra ensuite fixer la fixation supérieure du coussin à l’aide de la vis fournie et en prenant soin d’orienter l’encoche vers l’opposé de la roue, (ou milieu du véhicule) et effectuer le serrage avec une clef de 14.

Il faudra ensuite desserrer les 2 brides de fixation de la lame de ressort sur l’essieu et déposer la plaque qui recevait l’extrémité de la butée. (Clef ou douille de 22)

Après, on viendra dévisser l’écrou du raccord d’arrivée d’air sur le coussin puis on l’enfilera sur le tuyau avant d’emboîter l’extrémité du tuyau coupé droit et perpendiculairement avec un coupe tube PER ou un cutter en tournant autour mais surtout pas une pince coupante et on finira en serrant la vis. (Clef de 10)

On viendra ensuite positionner les pattes de fixation basses sous les brides en lieu et place de la plaque préalablement déposée en laissant la fixation basse solidaire du coussin mais avec ses deux vis desserrées et on posera les deux vis supérieures avant de serrer le tout en alignant correctement l’ensemble et le tuyau dans l’encoche. (Clef plate de 13 et douille de 22)

On enfilera ensuite la gaine électrique de protection sur le tuyau et on la fixera sous le châssis avec les colliers Rilsan fournis vers le côté opposé avant de passer sur l’autre coussin.

Procéder à l’identique ; pour faciliter la pose on peut préparer d’avance le coussin avec son tuyau et la gaine de protection et le maintenir comprimé avec une ficelle pour la mise en place sous les brides.

Regrouper les 2 tubes dans une seule gaine et effectuer l’étanchéité avec du ruban adhésif puis ramener la gaine vers l’avant en suivant une gaine existante et en évitant de la laisser en contact ou trop près de l’échappement.

On ira ensuite à l’intérieur et à l’avant du véhicule, côté chauffeur pour déposer le cache latéral sous le siège (3 vis) ainsi que le cache de l’enrouleur de ceinture. (4 vis, 2 avant et 2 derrière)

Retirer le cache du montant gauche (3 vis)

Après avoir déposé l’éventuel tapis ou moquette, retirer le marchepied (7 vis dont 4 sous un opercule)

Enfin déposer le couvercle du boitier à fusible (2 vis) et le cache situé sous le volant (3 vis) puis le petit vide-poche. (1 vis)

Enlever le couvercle de la batterie situé sous les pieds du chauffeur.

On se retrouve donc avec de la place pour fixer le compresseur au fond à gauche de l’emplacement libre derrière le marchepied et passer le fil positif (rouge avec un fusible) vers la batterie porteur. La fixation peut se faire avec du mastic-colle SIKA et il peut être utile de démonter les éventuels caches en plastique sur le compresseur pour minimiser son volume. On percera également un trou de diamètre 20 dans l’angle au fond à droite en vérifiant que le champ est libre en dessous et après nettoyage des copeaux on traitera le métal mis à nu.

Entrer la gaine par le trou puis effectuer le raccordement des tuyaux sur les raccords en respectant les couleurs droite et gauche et en laissant éventuellement un peu de réserve en boucle et en faisant attention à ne pas pincer ou plier les tuyaux. Appliquer également un peu de mastic-colle au niveau de l’entrée de la gaine à l’intérieur et à l’extérieur. On raccordera le fil négatif du pré-câblage sur une borne de masse présente au niveau du compresseur.

Tracer, découper et retirer le fond du petit vide poche à 4 cm sous le rebord et fixer la platine avec l’interrupteur et les deux manomètres en veillant toujours à soigner les raccordements des tubes sur les raccords. Passer également deux morceaux de tubes et les deux fils noirs du pré-câblage le long du faisceau qui remonte vers le tableau de bord et raccorder les deux fils noirs sur l’interrupteur.

Raccorder le fil positif sur une borne libre de la batterie et enclencher l’interrupteur afin de mettre le circuit en pression (2 à 3 bars) et vérifier l’absence de fuite durant une heure ou deux pendant que l’ensemble des connexions est encore accessible.

Vérifier également le dégonflement des coussins en actionnant, tour à tour, les clapets de dégonflage au tableau de commande.

Procéder ensuite au remontage, en sens inverse du démontage, des différents caches et habillages du tableau de bord, du montant latéral, du marchepied, de l’enrouleur de ceinture et du frein à main.

Utilisation

La notice indiquant une pression Mini de 0,5 bar et Maxi de 7 bars, j’ai commencé à rouler avec une pression de 1,2 bars mais suis rapidement passé à une pression de 2 bars. Mon fourgon est un 5m40 avec donc un empattement relativement court et cela me convient au point de vue confort car la suspension AR a retrouvé une certaine souplesse sans trop faire le yoyo.

Il faut aussi prendre en compte le fait que le fourgon a gagné un peu de garde au sol et donc un peu de hauteur, hauteur qu’il faudra prendre en compte dans les passages limités.

Conclusion

Après un mois et quelques 2 500 kilomètres d’utilisation, dont 15 jours sur les petites routes d’Irlande parfois en mauvais état, on ressent une nette amélioration dans le confort en roulant et notamment sur les dos d’ânes où il n’y a plus ce coup de raquettes lorsque le châssis rebondissait sur les butées.

Les virages et les ronds-points se prennent plus facilement sans cet effet d’aller tout droit car la trajectoire du fourgon est plus précise sans être influencée par le poids de la caisse.

Enfin, dernier point, le réglage indépendant des coussins permet à l’étape de compenser l’assiette du véhicule et même si ce n’est pas parfait cela permet surtout de se passer de l’utilisation des cales lorsqu’on est en sauvage dans la nature ou sur un parking en pente.

Pour 430 € et quelques heures de montage, l’investissement est largement compensé par les retrouvailles d’une conduite plus sereine et moins fatigante.